Je remarque la présence d’un cimetière aux allures vraiment singulières, des tombeaux noirs et blancs les uns à côté des autres. Dans les guide on peut lire que les Guadeloupéens ont de très fortes croyances et accordent beaucoup d’importance à leurs ancêtres, d’où parfois l’exubérance des sépultures.
8h30, nous décidons de revenir en arrière, j’ai vu sur le côté de la route un endroit dans la ville précédente avec une large offre d’activités pour les touristes. Nous arrivons devant une construction en bois peinte bleu-vif sur plusieurs étages, Les Heures Saintes. Leur local fait face à la mer et aux Îlets Pigeons. Cet endroit fait partie de la Réserve Cousteau et renferme une exceptionnelle faune et flore aquatique, sous stricte protection, en quelques sortes le paradis des plongeurs ! Nous nous renseignons sur les possibilités de faire un baptême de plongée, cela nous coûtera 55 Euros pour 30 minutes sous l’eau avec un moniteur, nous nous inscrivons pour 14h.
Rendez-vous donné, il nous reste 4 heures de temps à occuper, je propose de nous rendre à Vieux Habitants, une des plus anciennes communes de Guadeloupe, où se trouve le Musée du Café. Cette ancienne demeure et lieu de production du café est classée monument historique et l’activité est maintenue par les riverains de la vallée. Disposés autour d’une grande cour, cette maison et deux bâtiments supplémentaires forment un lieu magnifique, en bordure de rivière.
Nous passons ensuite au hangar où se trouve la production actuelle du café de la marque Chaulet. Des machines automatisent entièrement la torréfaction et la mise en sachet des grains moulus ou entiers. Quelques personnes sont là pour superviser et encartonner la production.
Notre visite se termine avec la dégustation du café local ainsi qu’un chocolat chaud et du schrubb, un punch spécialement fabriqué en période de Noël — du rhum, du café et de l’orange. Nous visitons également la boutique et nous remettons en route, plus lourd de quelques bouteilles.
Nous nous engageons ensuite sur la route D27 qui grimpe raide dès les premiers mètres et s’enfonce dans la montagne. La route est sinueuse et fréquemment si étroite qu’il serait impossible de croiser la route d’un autre véhicule (ce qui n’arrivera heureusement pas). Au bout de 8 kilomètres, parcourus en près de 15 minutes, nous arrivons à la fin de a route et nous garons devant la Maison du Café. C’est également un lieu de production de café vieux de plusieurs centaines d’années en cours de réhabilitation.
Nous réglons nos entrées et attendons L’arrivée de notre guide. Il pleut un peu, nous entamons néanmoins notre visite du domaine. La plantation est traversée par un joli chemin en pierres, c’est un très bel ouvrage. Des deux côtés nous pouvons admirer successivement des plans de caféiers, bananiers, vanilliers, arbre à jaque, mandariniers, pruniers de Cythère, châtaigniers-pays, plans de christophine… Tout est extrêmement varié et pousse les uns à côté des autres, pour favoriser la symbiose entre les différentes espèces.
Nous passons ensuite à la visite des bâtiments de l’exploitation, qui renferme des machines actionnées par l’énergie hydraulique fournie par un petit ruisseau. Nous connaissons déjà ces différentes machines, nous les avons vues au Musée du Café un peu plus tôt. Les bâtiments servent aussi de lieu de stockage pour le séchage de grandes planches d’acajou blanc (mahogani) qui sent divinement bon.
Nous terminons notre visite avec une dégustation du meilleur cacao qu’on a dégusté jusque là ! Il est à présent 12h45, nous devons nous remettre en route pour arriver à temps à Malendure pour le départ de notre baptême de Plongée. La route du retour se fait sans encombre, les 8 kilomètres de route de montagne, parfois à plus de 10%, traversée par des cours d’eau à même la route, et permettant rarement à deux voitures de se croiser.
Arrivée à Malendure, dans les locaux de la société de plongée Les Heures Saines. Nous réglons nos deux baptêmes avec 30 minutes de plongée, pour un montant de 55 Euros. Nous allons ensuite chercher du matériel à notre taille et pointure. Des palmes taille 49 ils n’en avaient pas, mais en se serrant un peu le 47 a réussi à faire l’affaire. Une fois tous équipés, nous embarquons sur le bateau et contournons les îlets pour nous amarrer à des bouées sur le côté opposé. Pendant le trajet, on nous enseigne toutes les techniques de base pour gérer sa respiration, la pression interne et les différents éléments de notre équipement, je fais la traduction simultanée.
Il y a deux moniteurs à bord qui prennent en charge un plongeur débutant à la fois. Nous attendons donc notre tour. On nous laisse nous familiariser avec la respiration par la bouche en faisant du snorkeling tout autour du bateau, c’est à dire de l’observation sous-marine depuis la surface à l’aide d’un masque et d’un tuba.
Quand vient notre tour, on nous équipe avec une bouteille d’air et les choses deviennent alors sérieuse. Curieusement, nous trouvons qu’il est beaucoup plus simple de gérer sa respiration avec l’équipement de plongée qu’avec un simple tuba. Hervé — mon moniteur pour cette sortie — me prend en charge et m’accompagne vers les profondeurs. Je trouve l’expérience tout à fait rassurante et me sens rapidement bien en sa compagnie. Nous nous déplaçons constamment côte à côte, il m’indique où regarder lorsque nous approchons d’un poisson, d’un crustacé ou d’un corail particulier.
On se trouve alors dans un environnement tridimensionnel, ce n’est pas du tout évident d’orienter sa course vers les profondeurs. Le baptême se fait dans la zone 0 à 6 mètre de profondeur. La principale difficulté est de se stabiliser, d’autant plus qu’il faut absolument ne rien toucher pour ne pas perturber la faune et la flore aquatique (et accessoirement ne pas se blesser ou se provoquer de l’urticaire). Hervé évolue paisiblement les bras croisés, ne se servant que de ses jambes, tandis que je fais des mouvements totalement incontrôlés avec les mains. Je réussis néanmoins à ne rien toucher pendant toute la durée de la plongée.
Le moment fort de ma descente est la rencontre avec un barracuda — petit m’a-t-on dit, moi je l’ai trouvé énorme — qui m’a fait comprendre que je n’étais pas le bienvenu en me montrant ses belles dents acérées ! On l’a revu un peu plus tard, toujours si peu aimable (et son orchestre). Ce qui est étonnant aussi, c’est que les poissons ne sont pas du tout importunés par notre présence, ils continuent leurs activités comme si personne n’était là. Ils n’ont pas non plus de raison de s’inquiéter, toute forme de pêche est proscrite dans la Réserve Cousteau.
Nous remontons à bord du bateau et partageons nos impressions, un verre de Planteur à la main. C’est une expérience à renouveler absolument avant notre départ — nous ne savons pas combien de temps s’écoulera jusqu’à ce qu’on puisse à nouveau faire de la plongée. L’autre raison est que mon ami n’avait pas de correction visuelle lors de la plongée et n’a pu que très modestement profiter du spectacle. Ça lui aura essentiellement permis de s’habituer à la respiration et à évoluer en milieu sous-marin.
De retour à terre, Yohan Puaud (www.aleauvideo.com), le caméraman professionnel qui nous accompagnait, diffuse sur un écran les images de notre plongée. Il est extrêmement doué, les plans sont cadrés à la perfection, on dirait que tout est chorégraphié tant l’enchaînement des images se fait naturellement. Les photos de cet article proviennent d’ailleurs de la vidéo qu’il a tournée. Nous souhaitons lui adresser un grand merci, ainsi qu’à l’équipe des Heures Saines.
Nous rentrons à Deshaies et nous arrêtons manger au Paradise Kafé sur le boulevard des poissonniers. C’est un joli bar à tapas en bord de mer, on y accède par une toute petite ruelle entre deux maisons. L’ambiance est décontractée et l’accueil très chaleureux. Nous nous installons sur la plage aménagée et commandons d’abord un Gwada Libre et un Ti-Punch au Rhum Vieux avec des tapas à la mexicaine, puis deux énormes doubles burgers, un classique et un foie-gras, délicieux !
En revenant à l’appart, je reçois un énorme truc noir dans le visage en entrant dans l’appartement. Je découvre un papillon aux ailes noires de bien 10 cm d’envergure ! Je tente de le faire sortir de l’appartement, pas du tout rassuré, j’ai une sainte horreur des insectes en général, bouh ! Ça confirme ce que je pensais en visitant l’autre jour l’exposition au Musée du Rhum !
Photos prises, et le monstre dehors, je me couche un peu plus paisible.












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