Il est 4h30, je me réveille, frais comme un gardon, il est déjà 9h30 en France, mon horloge interne met du temps à s'adapter ! Je patiente les deux heures suivantes, jusqu'à ce que le soleil se lève, pour faire de même. En ouvrant la porte de la terrasse, je me retrouve face à un panorama magnifique sur la baie de la Grande Anse, la vue est imprenable ! Les oiseaux sont déjà fort actifs depuis une bonne heure et s'en donne à cœur joie dans le jardin de palmiers, cocotiers, bananiers, goyaviers, je décide d'y faire un petit tour.
7h30, la maisonnée s'éveille, nous préparons notre liste de courses pour garnir le réfrigérateur. À deux kilomètres se trouve le centre ville de Deshaies où nous devrons trouver ce qu'il nous faut pour les prochains jours : café, pain, beurre, confiture (pour rester dans les traditions européennes) et nous convenons de nous laisser séduire par les produits inconnus auxquels nous seront confrontés. Le village regorge de petites boutiques, mais nous cherchons un supermarché, et continuons de conduire, jusqu'à se trouver hors de la ville. Nous continuons notre route en direction de Pointe Noire où nous avons lu qu'il s'y trouvait un marché de produits régionaux. Mais à notre arrivée tout est désert. Je demande un habitant, les pêcheurs ne sont pas encore revenus de la pêche, il faudrait revenir aux alentours de 10 heures.
Nous repartons en sens inverse et nous arrêtons dans une épicerie située sur la côte. On prend ce qui ressemble de près ou de loin à ce qu'on a prévu d'acheter, mais il n'y a pas vraiment tout. Je demande au propriétaire des informations sur le marché de Pointe Noire, il m'indique connaître un pêcheur qui aurait quelque chose pour nous et me propose de l'appeler. J'accepte et nous sommes invités à faire le tour de l'épicerie, à la rencontre d'un monsieur sur sa terrasse. Il s'en va quelques secondes dans la maison et revient avec un sachet rempli de bonites (sorte de petits thons de la taille d'une truite), congelées. Nous lui achetons deux de ses poissons, sans très grande conviction, mais pour 5 Euros seulement, donc sans grand risque !
Nous continuons à nouveau vers Deshaies et visitons un primeur qui propose pas mal de produits locaux, parfois aux allures singulières. Nous repartons avec un carton bien rempli : du céleri en branches, des belles tomates multicolores, du piment, des groseilles (qui n'ont rien de commun avec ce qu'on appelle groseilles en métropole, je vous en reparlerai), du madère (une sorte de grosse racine à chair blanche), des oignons, des échalotes, de l'ail frais, des oranges vertes (du Honduras)... Nous allons nous régaler ! Un petit tour à la boulangerie juste en face, pas dépaysés, on retrouve les classiques baguettes, pains de campagne, tout ce qu'il nous faut.
Un peu plus loin, nous trouvons enfin le supermarché que nous avions cherché en premier lieu, et complétons nos achats avec du café, des citrons verts, de la confiture de goyave (fabuleuse !), des bières locales (Corsaire), pour moi une boisson sans alcool à base de malte, quelques charcuteries et bien sûr du Rhum brun d'ici, pour faire d'autres ti-punch ! Nous voilà parés pour les prochains jours, nous rentrons, content de nos achats.
10h30, nous sommes de retour à la résidence et préparons nos œufs au plat, vache qui rit (version export traduite en anglais), pain beurré et confiture, tout est super bon, profitant de l'air frais sur la terrasse. Ça nous donne des idées pour la suite, quand nous construiront un jour, il nous faut une cuisine extérieure, c'est vraiment génial.
Il est midi, nous voulons aller voir la fameuse plage carte-postale de la Grande Anse, qui est située pile en face. Le temps commence subitement à se couvrir, mais il avait déjà plu un peu, nous restons confiants et continuons notre chemin malgré les gouttes qui tombent ça et là. Dans l'allée principale de la résidence, il y a de drôles de palmiers dont la base est impeccablement taillée et ressemble à une poire striée horizontalement. À côté, un buisson aux grandes fleurs jaunes où nous apercevons une grosse chenille noire et jaunes de bien 10 cm de long ! Puis une autre, et encore un autre, le buisson en est en fait recouvert ! La faune et la flore de cette île n'a pas fini de nous surprendre.
À peine traversé la grande route, la pluie commence à devenir véritablement battante, nous finissons par abandonner notre entreprise et rebroussons chemin. Nous sommes complètement trempés, nos vêtements en coton sont imbibés, j'essaye de protéger mon téléphone que j'avais gardé en poche. De retour à l'hôtel, les gens rigolent bien en nous voyant, occasion d’entamer la conversation avec deux visiteurs allemands qui s'étaient abrités au bort de la piscine. C'était pour eux le dernier jour de leurs deux semaines de vacances. Ils partagent avec nous leur expérience des environs. Nous leur souhaitons bon retour et retournons à l'appartement, nous sécher et profiter de l'intempérie pour mettre en route un épisode d'une série chargée sur l'ordinateur avant de partir. Mais le manque de sommeil et peut-être aussi un peu le jet-lag ont rapidement raison de nous et nous nous endormons pour une heure ou deux.
Nous nous éveillons, pris d'une envie de cuisiner tous ces beaux ingrédients. Finement hachés, nous préparons une poêlée de céleri en branche, échalotes, oignons, ail, ciboule, christophine et une touche de piment, que nous faisons revenir avec un peu d'huile, de beurre et une lichette de rhum brun. Les deux bonites sont à présent décongelées et je les vide. Nous préparons également une polenta, mélangée à la préparation de légumes.
Pendant que tout mijote, je ramasse une des nombreuses noix de coco dans le jardin de l’hôtel et la décortique avec un couteau à steak (!). Après avoir débarrassé la noix de son fruit à chair extrêmement fibreuses, je lui assène un gros coup avec une pierre, répandant son liquide sur les dalles, oups. La chair, quand à elle est très bonne, il faudra refaire ça !
Enfin, les poissons frémissent dans une poêle, la polenta en petites boules dans une autre, une salade de tomates avec du vinaigre d'alcool aromatisé à la vanille, et le premier ti-punch fait maison, baignés par le soleil qui commence à descendre, tout est parfait !
Nous débattons sur la direction que prendra le soleil, verrons-nous le coucher de soleil, ou sera-t-il occulté par la montagne située sur la gauche, ou encore par les nuages gris qui menacent sur la droite ? Je propose de retenter la plage de la Grande Anse, mais à raison on parvient à me convaincre que c'est une idée moyennement brillante. Je pars donc m'installer dans le salon du restaurant, où un réseau wifi est disponible — mais pas cette fois. Je profite donc de ce moment pour vous écrire. La pluie est à nouveau battante, l'air devient à nouveau plus frais. Ici, il fait beau, plusieurs fois par jour (comme je l'ai entendu aussi pour la Normandie) !









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